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Petite plume pleine d'encre

Petite plume pleine d'encre
  • Le blog de la petite plume que je suis. Mon blog, quoi. Écrivain dans l'âme, je posterai ici mes textes. N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, vos critiques m'aideront à m'améliorer ! PS : Les articles les plus récents sont à la fin.
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3 septembre 2010

Le blog déménage !

Je pense que le titre est explicite. Mon blog change de plateforme et d'adresse. Celui-ci ne sera donc plus actualisé. Voici la nouvelle adresse ^^ http://petiteplumepleinedencre.blogspot.com/

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13 juin 2010

Murdering Abysse - Prologue

[ Un projet que je viens de commencer. L'idée originale vient de la soeur d'une amie ; je me contente de mettre des mots dessus. Le récit pourrait être assez sanglant par moment. ]

Ploc. Ploc. Ploc. Ploc. Ploc. Ploc. Ploc. Ploc.
Les gouttes tombaient, suivant un rythme régulier. Elles formaient une flaque, une flaque qui ne cessait de croître, une flaque poisseuse d'où émanait une odeur nauséabonde, une odeur métallique. L'odeur du sang. Dans la flaque baignait un corps, un corps encore chaud dont tout le sang n'avait pas fini de couler le long d'un reste de carotide. La tête gisait, à peine quelques centimètres plus loin, et le liquide poisseux s'en déversait également. Dans la pénombre ambiante, le sang paraissait noir. Un sang noir, chaud, dans lequel se reflétait la faible lueur de l'éclairage artificiel de la rue avoisinante. La lueur se reflétait également dans la lame, ruisselante de sang noirâtre, d'un couteau. Son propriétaire se tenait devant la fenêtre, masquant ainsi son visage dans l'obscurité. Un rire glacial résonna dans la nuit. Du cadavre continuait de s'écouler du sang. Dans la pièce se tenaient trois personnes : le cadavre, l'homme au couteau et une jeune femme. Celle-ci, les yeux révulsés de terreur, tremblant de tous ses membres, amorça un mouvement de recul. Son dos heurta une porte. La jeune femme tenta vainement, d'un geste frénétique, d'attraper la poignée pour mettre fin à ce cauchemar. Mais ses mains tremblaient trop et, en un bond, l'homme était devant elle. Elle put sentir son haleine putride tant il se tenait près d'elle. Lentement, il approcha son arme du cou frêle, si frêle, de ce cadavre qui vivait encore. Un sourire se détacha sur son visage.

« P... pourquoi ? balbutia la victime.

Pour toute réponse, le sourire de l'agresseur s'élargit. La lame se baladait sur le cou, l'effleurant à peine. L'homme força la jeune femme, de la pointe de son couteau, à relever la tête. Une peur indicible se reflétait sur son visage émacié. Des larmes de terreur coulaient à présent de ses yeux.

« Pourquoi, gémit-elle, pourquoi... ? »

En même temps, elle levait toujours plus tête, tentant de retarder le moment où la lame entamerait sa chair. Bientôt, son crâne se heurta à la porte. L'homme ricana. Avec une douceur infinie, il dessina une minuscule entaille dans le cou blanchâtre de la jeune femme. Puis il passa son doigt sur la goutte de sang qui perlait, rose rouge dans un parterre de roses blanches, sur le cou de la victime. Lentement, il ramena son doigt à lui, le plaça au-dessus de sa tête, et tendit la langue pour y recevoir la goutte. Il adopta un air d'extrême satisfaction, puis son rire glacial et cristallin éclata à nouveau dans la nuit. Il dessina alors des formes, de la pointe du couteau, sur le cou sa proie - qui avait à présent fermé ses yeux larmoyants et récitait des prières à voix basse. Un sablier entouré d'éclairs. Le même que celui qui ornait le pied droit du cadavre déjà mort. Les larmes de la victime coulaient le long de ses joues, puis atteignaient son cou où elles se mêlaient au sang. L'assassin lui adressa un dernier sourire, puis planta sans émotion le couteau dans le coeur de la jeune femme. Elle hurla, puis son corps glissa le long de la porte. L'homme ramassa son couteau et contempla son oeuvre. Un orage éclata, et un éclair dévoila l'espace d'un instant le visage de l'homme qui, sans s'en soucier, quitta la pièce après avoir brisé la vitre de la fenêtre.
Un visage qu'Abysse, cachée dans un placard, n'oublierait jamais.

12 juin 2010

Petite lapine de neige

Par une froide nuit d'hiver, les premières neiges tombèrent sur la lande. La lapine blanche, blottie bien au chaud dans son terrier, regardait les flocons blanchir le sol, avec une pointe d'appréhension puisque les pousses d'herbe dont elle se nourrissait seraient bientôt ensevelies sous une épaisse couche de neige.
Lorsque les flocons stoppèrent un instant leur incessante et lente chute, elle décida de sortir pour aller grignoter quelques brins d'herbe tant qu'elle le pouvait. Dehors, la Lune brillant d'un étrange éclat. Jamais elle ne lui avait paru aussi proche et aussi belle. La lapine s'arrêta un instant, se dressant sur ses pattes postérieurs pour admirer l'astre nocturne. Puis son estomac lui dicta de retourner à ses occupations. Esclave de son instinct, l'animal de détacha de sa contemplation de la lune et creusa la neige à la recherche d'herbe tendre. La maigre fourrure de ses petites pattes ne parvenait pas à la protéger du froid, mais c'est avec les membres engourdis qu'elle déterra une magnifique touffe d'herbe. La lapine grignota paisiblement, ne s'apercevant pas de la neige qui recommençait à tomber. Elle avait froid, très froid. Mais son pauvre estomac lui dictait de manger, encore et encore, pour ne pas périr de la faim. Elle avait froid, très froid. Elle avait faim, très faim. Tout son corps s'engourdit peu à peu. Elle n'eut bientôt plus la force de se débarrasser de la pellicule du neige qui recouvrait et trempait son pelage immaculé. Ses mâchoires n'avait plus la force de mâcher. La lapine lança un dernier regard vers la Lune, à cet instant plus éclatante que jamais. Puis elle s'écroula.

Lorsqu'elle se réveilla, elle était une lapine de neige. Elle n'avait plus froid, plus faim, plus mal, et la Lune l'invitait de sa lumière bienveillante. Alors elle s'envola et partit rejoindre la Lune dans le ciel étoilé.

29 avril 2010

Coup de coeur Livre n°1 : La Guerre des Clans


Couverture du tome 1, Retour à l'état sauvage


Synopsis : Rusty, jeune chat domestique, part vivre dans la forêt pour goûter à la vie sauvage. Il se fait adopter par le clan du tonnerre, l'un des 4 clans de chats sauvages qui règnent sur la forêt, où il reçoit le nom de Nuage de Feu. Mais nombre de ses congénères, tous nés dans la forêt, le rejettent à cause de ses origines... Nuage de Feu saura-t-il prouver sa valeur aux membres de son clan ?

Extrait : Dans l'obscurité, il y eu un frémissement, et de tous les cotés surgirent des ombres agiles qui se glissèrent furtivement dur les pierres. Des griffes nues étincelèrent au clair de lune. Des yeux méfiants jetèrent des éclairent ambrés. Puis, comme si elles obéissaient à un signal muet, les bêtes s'attaquèrent. Les rochers fourmillèrent soudain de chats qui se battaient en poussant des cris aigus.
Au centre de ce tourbillon de fourrure, de griffes, un énorme animal moucheté au pelge sombre, plaqua au sol un matou brun olivâtre avant de relever la tête triomphale.
« Coeur de Chêne ! gronda le chat tigré. Comment oses-tu chasser sur notre territoire ? Les Rochers du Soleil appartiennent au Clan du Tonnerre ! »

Extrait du prologue du premier tome.


Cette saga fantastique vous plongera rapidement dans les recoins les plus obscurs de la forêt, et il vous sera difficile d'en ressortir ! Le style des auteurs (car sous le pseudonyme d'Erin Hunter se cachent en réalité plusieurs femmes) rend le récit captivant, en plus d'être merveilleusement bien écrit. Ces livres sont mes préférés et le resteront sans doute encore très longtemps. Huit tomes sont déjà sortis en France à l'heure où j'écris ces lignes.

                

La guerre des clans, par Erin Hunter, édition Pocket Jeunesse, traduit de l'anglais par Cécile Pournin (premier cycle) et Aude Carlier (second cycle).
Les grands formats coûtent environ 15 euros, contre environ 7 euros pour les petits formats.

27 avril 2010

Rencontre nocturne

Il neigeait cette nuit-là. La ville dormait, inconsciente du manteau de neige qui se formait progressivement sur son relief irrégulier. Pas une voiture ne venait creuser des ornières dans ce beau tapis blanc. Le calme était absolu. La lumière blafarde émise par la lune venait se réverbérer sur la neige. Le spectacle était magnifique. Malheureusement, personne ne pouvait en profiter, puisque tous étaient bercés par les bras de Morphée, et se prenaient à rêver d'un monde où les aléas de la vie n'avaient pas leur place. Un jeune enfant, néanmoins, se libéra de l'étreinte du Sommeil, et s'en retrouva allongé dans son lit. La première chose qu'il vit fut le plafond. D'un blanc sale, celui-ci n'avait rien à lui apporter. Le garçon tourna alors la tête. Il put apercevoir le parquet, sur lequel se dessinait une large tâche de lumière rectangulaire, vraisemblablement issue de la fenêtre. Il vit d'ailleurs aussi la fenêtre. Celle-ci montrait un ciel sans nuages, tacheté d'étoiles comme d'autant de paillettes. Mais ce qu'il cherchait à voir, avant tout, était son réveil. Il put ainsi voir qu'il était deux heures du matin.

« On est demain. » songea-t-il avec amusement.

Puis il se tourna contre le mur, ramenant ses jambes sous son corps, serra les bras autour d'un quelconque objet invisible, et ferma les yeux. Le temps passa. Le silence était total, troublé seulement par l'infime bruit que produisait la respiration de l'enfant. Il attendit le sommeil. Qui ne vint pas. Incommodé par cette position, le garçonnet s'étendit sur le dos, un bras hors du lit, la tête penchée sur l'oreiller. Sans rouvrir les yeux, il poursuivit sa recherche du sommeil. Décidément, celui-ci se cachait bien ! Le temps passa, et l'enfant ne dormait toujours pas. En vérité, plus il essayait de dormir, plus il se sentait éveillé. Rageusement, il se retourna sur le ventre, serrant son oreiller entre ses petits bras. Et le sommeil ne vint toujours pas. Il fut tenté de changer encore de position.

« Non, s'intima-t-il, non, je ne dois pas bouger. »

C'est bien sûr à ce moment que son nez fut assailli de terribles démangeaisons.

« Ne pas bouger, ne pas bouger... »

Après un certain effort mental, les démangeaisons cessèrent. Et l'enfant poursuivit sa partie de cache-cache immobile avec le sommeil. Le temps passa, et l'enfant ne dormait toujours pas. Il finit par abandonner la partie, et se leva. Il put ainsi être le premier à admirer le spectacle de la ville enneigée. Il avait beau être déjà calme, cette vision l'apaisa. Les flocons descendaient sur terre, légers comme des plumes, pour aller se déposer sur le tapis blanc formé par leurs congénères. L'enfant voulut en suivre un du regard. Mais le flocon virevoltait tant et si bien qu'il dut abandonner la partie. Encore. Cela faisait deux fois en quelques minutes qu'il perdait à un jeu. Bon perdant, il continua de regarder la neige tomber. Ce spectacle l'hypnotisait.
Sans même s'en rendre compte, il ouvrit la fenêtre et caressa les flocons du bout des doigts. C'en était trop.

En silence, le garçon s'habilla, puis sortit de sa chambre, enfila des bottes, des moufles, une écharpe, et un bonnet péruvien qu'il prit soin d'enfoncer sur sa tête pour que ses oreilles - très sensibles, comme aimaient à le rappeler ses parents - ne prennent pas froid. Et il sortit. Le froid lui mordit les joues. L'enfant n'en avait cure ; il tira la langue et attendit, patient, qu'un flocon vienne mourir sur sa langue. Le malheureux arriva, en fondit aussitôt au contact de la chaude langue de l'humain qui lui avait tendu un piège. Un soupir de satisfaction sortit de la bouche de l'enfant, sous forme d'une vapeur scintillante, qui se dispersa dans l'air glacé de la nuit. Alors, le garçon fit un pas. La neige crissa sous sa botte. Lorsqu'il la retira, une empreinte s'était formée. La première empreinte de la ville, songea-t-il. On pouvait parfaitement discerner les différents composants de la semelle. Le garçon n'avait pas de jardin. Lorsque la ville s'éveillerait, des dizaines, des centaines, des milliers d'empreintes sillonneraient ce trottoir et, si elle subsistait, l'empreinte du garçon passerait inaperçue. Les routes seraient salées, et la possibilité de faire un bonhomme de neige s'évanouirait. Oui, à présent, l'enfant bénissait le sommeil de ne pas s'être montré.

Il courut. Sans raison particulière, peut-être juste pour marquer son territoire dans la neige, ou simplement pour libérer la joie qui brûlait dans son petit corps. Peut-être, enfin, un peu des deux à la fois. L'enfant ramassa un petit tas de neige, qu'il tassa entre ses moufles pour en faire une sphère parfaite. Une boule de neige. La ville était déserte, et il n'avait personne sur qui la lancer. Mais il ne l'avait pas formée pour ça. Avec une délicatesse infinie, il déposa la boule au sol et la fit rouler. Et alors, comme dans les dessins animés de son enfance, qu'il n'avait pas encore quittée, la boule grossit, grossit encore, laissant de grosses traînées dans la neige. L'enfant forma alors une seconde boule, en touts points semblable à la première, et la roula également. Il la fit cependant moins grosse. Puis, ressemblant toutes ses forces, il la saisit à pleines mains et, titubant sous le poids de l'engin, alla la placer sur la première boule. L'enfant n'avait ni branches, ni carotte, ni boutons à sa disposition. Ils étaient pourtant les accessoires indispensables à la finalisation d'un bonhomme de neige digne de ce nom. Mais le garçon était plein de ressources. Il ôta une moufle, et creusa deux petits trous, à l'aide de son index, en guise d'yeux. Puis, un peu plus bas, il traça un arc de cercle tourné vers le haut, en guise de sourire. Il ne fit pas de nez au bonhomme. C'était un service qu'il lui rendait, puisque le froid piquant n'irait pas le lui geler. Les autres enfants qui pourvoyaient leurs bonshommes d'un nez étaient cruels. C'était ce que venait de décider le garçon. Lequel ramassa encore deux autres tas de neige - après avoir remis sa moufle, bien sûr - auxquels il ne donna pas, cette fois-ci, la forme d'une sphère parfaite. Il les tassa grossièrement, avant de les coller de part et d'autre de la boule qui servait de corps à son bonhomme. Ainsi, sa création avait les bras le long du corps, et n'avait pas à les garder tendus toute la sainte journée. Les enfants qui pourvoyaient leurs bonshommes de bras horizontaux étaient cruels. Telle était la nouvelle décision du garçon, qui s'aperçut que les Droits du Bonhomme de neige facilitaient grandement la tâche des constructeurs. L'enfant aurait bien prêté son bonnet péruvien à son bonhomme, mais celui-ci n'avait pas d'oreilles, ce n'était donc pas indispensable. De plus, ses parents n'auraient pas apprécié cet élan de générosité. Les adultes n'accordaient d'importance qu'à ce qui touchait à leurs intérêts, et se fichaient pas mal qu'un bonhomme de neige ait froid ou non aux oreilles. C'est pour cette raison que son jeune créateur ne lui en avait pas pourvu. Et un peu, aussi, parce qu'un bonhomme de neige avec des oreilles aurait été vraiment ridicule.

Des petites pattes formaient lentement leurs empreintes dans la neige. Leur propriétaire, affaibli, avançait très lentement, et dans un silence total. Absorbé par la conception de son bonhomme de neige, l'enfant n'avait rien remarqué. Mais, à présent qu'il tournait la tête à droite et à gauche, en quête d'un nouveau jeu, il aperçut l'animal qui se dirigeaient vers lui. Sa fourrure rousse contrastait avec le blanc immaculé de la neige. Sa queue traînait lamentablement sur le sol, comme s'il n'avait pas la force de la lever. Oui, ce chien semblait très mal en point. L'enfant, en le voyant, se précipita à sa rencontre, manquait de trébucher contre le rebord du trottoir qu'il n'avait pu discerner. Le chien, craintif, aurait volontiers fui, mais il n'en avait plus la force. Les efforts de son corps pour se maintenir à une température correcte avaient consumé toute son énergie. Et puis, peut-être ce garçon était-il celui qu'il cherchait. L'enfant s'accroupit devant l'animal.

« Salut toi ! T'as pas l'air très en forme. »

Pour toute réponse, son interlocuteur poussa un faible gémissement. Ce qui n'apprit rien à l'enfant, la barrière du langage l'en empêchant. Il crut néanmoins comprendre que l'animal voulait qu'il le suive. Le garçon prit le chien dans ses bras.

« Pas question de marcher dans la neige dans ton état ! proclama-t-il. Il faut te ménager. Montre-moi juste où tu veux que j'aille. »

La bête réitéra son gémissement en désignant du museau la direction d'où il venait. Le garçon courut dans la neige, dans la direction que lui indiquait l'animal. À chaque croisement, celui-ci lui indiquait le chemin du museau, en accompagnant l'information d'un gémissement déchirant. La course folle dans les rues de la vile se poursuivit, inlassablement. Le chien semblait avoir traversé la ville entière pour chercher de l'aide. Comment était-il capable, dans son état, de retrouver son chemin ? Sans doute avait-il laissé une trace olfactive, mais le garçon, à cause de son jeune âge, ne savait pas que les animaux avaient un odorat développé. Il commençait à fatiguer. La bête finit par lui faire prendre une petite ruelle, peu commode. Il y faisait sombre, malgré l'éclatante blancheur de la neige.

« Pas très joyeux, ici... » murmura l'enfant, essayant d'oublier ses craintes en faisant de l'humour.

Le canidé le fit s'arrêter devant un carton détrempé par la neige. Dedans, cinq petits corps, roulés en boule les uns contre les autres, pour se protéger du froid, grelottaient. Des filets de vapeur s'échappaient en continu de leurs museaux engourdis.

« Ce sont tes petits ? s'enquit l'enfant. Tu es une fille ? »

La bête acquiesça, puis poussa ses enfants du bout du museau pour les réveiller. L'un ne bougea pas. L'enfant ramassa le petit corps inerte, l'étendit sur le dos, dans la neige, et posa son doigt à l'emplacement présumé de son coeur. Il ne battait pas. Comme à la télé, il effectua de petites pressions sur son torse.

« Vis ! Vis ! »

Mais le bébé resta insensible aux supplications de l'enfant. Le froid lui avait ôté la vie. Il n'était plus qu'une vulgaire poupée, qui n'allait pas tarder à se raidir. Les autres petits, eux, se blottissaient contre le corps de leur mère, espérant y trouver un peu plus de chaleur. Mais le froid les tenaillait, et menaçait de leur faire subir le même sort qu'à leur frère.

« Qu'est-ce que tu veux de moi ? » gémit l'enfant, les yeux embués de larmes.

Pour toute réponse, la chienne mordit son écharpe et la tira à elle. Le garçon comprit. Il ôta son écharpe, ses moufles, et même son bonnet péruvien. Les bébés étaient si petits qu'ils tenaient dans les moufles. L'enfant en déposa un dans chaque moufle. Il enroula le bonnet péruvien autour des deux autres. Enfin, il emmitoufla la mère dans son écharpe.
L'enfant rentra chez lui, les doigts et les oreilles engourdis par le froid, le cou à découvert. Ses parents lui en voudraient sûrement. Mais il n'en avait que faire : il avait sauvé des vies cette nuit, et c'était tout ce qui comptait.

[ Ce texte est l'adaptation d'une de mes fanfictions Pokémon. Pour lire la fanfiction originale, et les autres, cliquez ici. (Edit : Je m'aperçois que le lien ne fonctionne que pour les inscrits. Allez plutôt dans le menu de gauche et cliquez sur "liste des fanfics". Mon pseudo est Silver_lugia)]

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6 février 2010

Coup de coeur Internet n° 1 : Orisinal

J'ai récemment découvert un site de jeux en ligne différent des autres : Orisinal. Orisinal présente des jeux mignons, pleins de tendresse, de douceur et de poésie. Rien de tel si vous êtes stressés ou sur les nerfs. Bien sûr, les jeux sont tout de même des vrais jeux, où vous devrez rivaliser de vitesse ou d'agilité pour battre vos propres scores ou ceux de vos amis !
Le site est en anglais, mais tout est très intuitif. Mes jeux préférés ? Le jeu du lapin et celui de la petite fille dont le reflet touche les étoiles !

Voici l'adresse : www.orisinal.com

29 janvier 2010

Le couteau

Le couteau est sur la table. Le couteau est sur la table. Si facile à attraper... Le couteau est sur la table, je n'hésiterai pas à m'en servir. Tu es là, devant moi. Mes yeux t'ont montré le couteau. Et ils t'ont murmuré mes mots. Et tes yeux, les tiens, ont eu peur. Ils ont répondu d'arrêter. Et tu es là, devant moi, et le couteau est sur la table, mes yeux te montrent le couteau, les tiens me supplient d'arrêter, et je ne suis pas une enfant sage. Je ne l'ai jamais été, tu le sais. Tu recules, un pied, puis l'autre. Tu essaies de sortir. Tu essaies de sortir. Mais on ne fuit pas le destin. Le couteau est dans ma main.

Le couteau est dans ma main. Le couteau est dans ma main. Le couteau est dans ma main, et je sais comment m'en servir. M'a main t'a montré le couteau. Tu continues de reculer. Mais c'est trop tard, maintenant. Embrasse-moi ! Prends-moi dans tes bras, enlace-moi. Murmure-moi des mots doux. Là, là, c'est tout... Lâche ce couteau, ne fait pas l'enfant. Si tu dis ça, je t'obéis. Mais tu ne dis rien, rien du tout. Tu continues de reculer. Tu es sorti de la cuisine. Presque. Mais je ne veux pas que tu t'en ailles. On est bien, tous les deux. On s'amuse. Je vais derrière toi, je ferme la porte. Avec la clé. La clé que je garde. Ah, elle scintille, la jolie clé ! Tu voudrais l'avoir, cette jolie clé, l'avoir, et la garder pour toi tout seul, en être le seul maître, en faire ce que tu veux... Mais tu ne peux pas, parce que la clé est dans ma main.

La clé est dans ma main. La clé est dans ma main. La clé est dans ma main, et je viens de m'en servir. Tu la veux, la jolie clé ? Viens la chercher ! Ho, ho, ta main n'est pas passée loin ! Ho, ho ! Vraiment pas loin ! Tu l'avais presque, la jolie clé ! Mais c'est raté. C'est encore moi qui l'ai. La clé est dans ma main, la clé est dans ma main. Mes poignets sont dans tes mains.

Mes poignets sont dans tes mains, dans tes mains, tes grandes mains, tes mains puissantes. Mes poignets sont dans tes mains. Le jeu s'est arrêté. Tu ne ris pas. Vraiment pas. Mes poignets sont dans tes mains, et tu me murmures des mots. Mais ils ne sont pas doux, tes mots. Ils sont durs, ce sont des pierres. Des vilaines pierres, pas rondes, des vilaines pierres qui veulent me blesser. Mais tes mots-pierres ne me touchent pas. Alors, c'est ton regard qui se durcit. C'est un couteau, comme celui que j'ai dans la main, ma main qui est bloquée par la tienne. Ce sont des couteaux, ils veulent me toucher, ils le veulent, très fort, et quand on veut on peut. Mais je ne veux pas qu'ils me touchent, et quand on veut on peut. Je veux plus ; c'est moi qui peux. Tes yeux-couteaux ne me touchent pas. Mes poignets ne sont plus dans tes mains. Ce jeu aussi, tu l'arrêtes. Le couteau est dans ma main. La clé est dans ma main.

La clé est dans ma gorge. La clé est dans ma gorge. Tu la voulais trop, tu ne t'intéressais plus à moi. Alors la clé est dans ma gorge, plus de clé, plus que moi. Coucou, je suis là ! La clé est dans ma gorge ! Tes yeux ont peur. Ils me l'ont dit. Te l'ont-ils dit, à toi aussi ? Tu n'essaies plus de partir. Ah oui, c'est vrai, la porte est fermée. Tu ne peux pas. C'est dommage, très dommage. Vraiment dommage. Tu es obligé de rester, là, avec moi, et le couteau dans ma main, et la clé dans mon estomac. Pourquoi as-tu si peur ? Tu n'aimes pas ça, être avec moi ? Ah oui, c'est vrai, tu me l'as dit. Le couteau était sur la table, quand tu me l'as dit. Maintenant il est dans ma main. Serre-moi dans tes bras. Embrasse-moi dans le cou. Murmure-moi des mots touts doux. Le couteau est dans ma main. Toi, tu es collé au mur. Tu me regardes, avec tes yeux qui ont peur. Toi aussi, tu as peur. Tu as peur de moi, ou du couteau ? Le couteau est dans ma main. Tu ne fais pas ce que je dis. Je suis un peu fâchée. Et si je te punissais ? Juste un peu, rien qu'un petit peu. Pour que tu reprennes goût au jeu. Le couteau est dans ma main.

Le couteau est dans ton coeur. Le couteau est dans ton coeur. Le couteau est dans ton coeur, et j'ai très bien su m'en servir. Ça y est, tu me les murmures, tes mots doux. Mais que dis-tu ? Je ne comprends rien. Vraiment rien. Tu ne veux pas faire un effort ? Non, ce ne sont pas des mots. Des sons, juste des sons. Me voilà déçue. Mais qu'est-ce que c'est, là, qui coule de ton coeur ? Ce joli liquide rouge, épais, qui trempe ta chemise et la lame de mon couteau ? Qui coule, qui coule, qui coule ? Est-ce que c'est ton sang ? Tu as un très joli sang, bravo. Tu dois en être très fier. Ton sang est si joli ! Si tu permets, j'en prendrai un peu. Mon doigt est dans ton sang. Ton sang est sur mon doigt. Ton sang est sur mes lèvres. Ton sang est sur ma langue. Tu as un très bon sang. Bravo, tu dois en être très fier. Tu veux voir le mien ? Mon sang à moi, rien qu'un moi ?

Le couteau est dans mon bras. Le couteau est dans mon bras. Le couteau est dans mon bras, et du sang coule, et c'est mon sang. Le couteau est dans mon bras. Tu l'aimes, mon sang ? Tu le trouves joli ? Tu le trouves bon ? Oh, tu regardes à peine ! Tes yeux sont à moitié fermés, et tu es tout pâle. Ça ne va pas ? Oh, le joli filet de bave, qui coule sur ta bouche. Il est rouge, comme ton sang. Tout aussi joli. Maintenant qu'on s'est montré nos sangs, embrasse-moi. Enlace-moi, dis-moi des mots doux. Oh, mais tu ne bouges plus. Tu es comme une poupée, une poupée de chiffon. Ce n'est pas drôle, pas drôle du tout. Je m'amusais tant, avec toi. Tant pis. Le jeu est fini. Je ne m'amuse plus. Tu n'es vraiment pas drôle, en fin de compte. Le couteau est dans mon coeur.

Le couteau est dans mon coeur. Le couteau est dans mon coeur. Le couteau est dans mon coeur, et ça fait un peu mal. Le couteau est dans mon coeur. Mon sang coule, c'est joli. Pas comme celui de mon bras, non, il coule plus fort, et il mouille mon chemisier, et mon soutien-gorge. Oh, je me sens bizarre ! Je n'arrive plus à tenir debout ! Alors je m'assieds. Mon corps glisse contre le mur, mes fesses se heurtent au sol, et s'arrêtent. Je suis assise, et le couteau est dans mon coeur, et mon sang coule. Ça fait mal. Un peu. Comme avec mon bras. Non, un peu plus, peut-être. Tu es en face de moi. Assis. Tu ne bouges plus. Tu ne joues plus. Mais moi, je joue encore. Je joue au miroir. Je t'imite. Ma tête retombe sur mon sein. Je ne bouge plus. Tout comme toi, mon amour.

Le couteau est dans mon coeur, le couteau est dans mon coeur, le couteau est dans mon coeur...

29 janvier 2010

Fuite inutile

[Texte écrit, à l'origine, pour une présentation sur un forum RPG] Ce soir-là, la lune était pleine. Un nuage stagnait devant elle, filtrant la faible lumière qu'elle diffusait. Dans cette nuit à la fois sombre et lumineuse, deux adolescents marchaient. La rue était déserte. Pas une voiture, pas un chien, ne venait troubler l'imposant silence qui régnaient en maître sur la ville. Tant mieux pour eux. Le contraire eut été un catastrophe. « Je... Je ne suis pas sûre que ce soit vraiment une bonne idée... murmura une jeune fille, la plus petite des deux silhouettes. - Ne t'en fais pas, Naki, lui répondit son compagnon en passant un bras derrière son épaule. Tout va bien se passer. Dans très peu de temps, nous serons libres ! Et alors... » L'adolescent n'acheva pas sa phrase. Il avait parlé trop fort, et il lui semblait à présent entendre des bruits. Des bruits d'humains réveillés. Il s'était arrêté, les oreilles dressées, la queue battant l'air dans un mouvement d'inquiétude. Naki s'arrêta à son tour. « Que se passe-t-il, Raito ? - Ne traînons pas. Plus on s'éloignera du Domaine, plus on sera en sécurité, répondit-il. Viens ! » Naki sentait, dans l'intonation de sa voix, que Raito était inquiet. Malgré tout, il ne lui faisait pas part de ses craintes. Il les gardait, enfermées au plus profond de lui même, pour ne pas casser Naki. Elle était si fragile, petite fleur dont les pétales ne demandaient qu'à tomber ! La jeune Neko lui en fut reconnaissante. Raito la prit par la main, et courut. Il courait vite, et Naki avait du mal à suivre. Toutefois, elle faisait de son mieux pour tenir la cadence. Sans cela, leur fugue n'aurait servi à rien. Fugue. Ce mot, qui lui avait semblé, quelques temps plus tôt, doux comme un morceau de nuage qui viendrait se frotter contre votre joue, il lui semblait maintenant rugueux, rèche. Fugue. Oui, maintenant, Naki détestait ce mot. La nuit n'était plus si silencieuse, à présent. L'écho de leur course folle se réverbérait contre chaque mur, chaque maison, chaque rue, dans tout la ville. Naki ne savait plus s'ls couraient depuis des secondes, des minutes, des heures. Elle savait juste que ses poumons, en feu, réclamaient désespérément de l'oxygène. « Raito, supplia-t-elle, arrêtons-nous ! - Trop tard. La ville commence à se réveiller. Bientôt, les gens du Domaine vont s'apercevoir de notre disparition, et appeler la police. Et alors... » Il n'eut pas besoin d'achever sa phrase. Naki comprit. Et alors, la police les rattraperait, les rendrait à leurs maîtres, et ceux-ci, pour les punir, les priveraient de nourriture, de sommeil, ou les tueraient. Si la police ne l'avait pas déjà fait auparavant. Une sifflement, strident et suave, retentit dans la nuit. La sirène de police. Le son était tout proche. Trop proche. « Raito ! pleura Naki. On n'y arrivera pas ! Ils ont des voitures, et... » Le mutisme de son compagnon fut sa seule réponse. Naki accéléra encore, puisant dans ses dernières ressources d'énergie.Mais ce qui devait arriver arriva. Bientôt, la voiture de police, toute sirène hurlante, apparut droit devant eux, au détour d'un virage. Les hybrides firent aussitôt demi-tour et coururent dans l'autre direction. Mais c'était peine perdue. « Eh, vous ! hurla un agent de police dans son mégaphone. Arrêtez-vous ! » Raito se retourna, et montra son majeur aux policiers. Alors, les détonations fusèrent dans la nuit. Le corps de Raito, inerte et criblé de balles, retomba au sol comme une vulgaire poupée de chiffon. « Raito ! » hurla Naki. L'adolescente se mit à genoux devant le corps de son défunt camarade, seul ami dans sa misère, et pleura toutes les larmes de son corps. Pleurer était la seule chose qu'elle savait faire correctement. On lui attrapa les bras sans ménagement, pour la conduire dans la voiture, mais Naki n'en avait cure : Raito était mort.
29 janvier 2010

Douleur

Elle se détend. Enfin. Cela fait trois jours maintenant. Trois jours qu'elle n'a pas souri. Trois jours qu'elle ne t'a pas taquiné. Trois jours que sa vie a basculé. Trois jours qu'elle a cessé de vivre. Trois jours que tu n'es plus là. Tu voulais bien faire, mais tu ne pouvais pas. Tu pleurais pour elle, sans t'en trouver le droit. Tu voulais la laisser dans sa solitude. Tu voulais qu'elle aille mieux tu ne pouvais rien. Tu voulais pouvoir faire quelque chose pour elle. Contre tout ce qu'elle avait fait pour toi. Ce matin, il pleuvait. Tu t'es dit que ça ne pouvait plus durer. Tu es allé la voir, et puis tu as parlé. Longtemps, sans dire un mot, elle t'a juste écouté. Ses yeux trempés de larmes semblaient avoir séché. Puis tu t'es tu. Le silence a envahi la pièce, l'espace d'un instant. Cet instant était-il une seconde, une minute, une heure ? Tu n'en sais rien. Elle t'a bien regardé, et t'a pris dans ses bras. Et vous avez pleuré, tous deux, à l'unisson. Tu en avais le droit ; elle t'avait accepté. Jamais la douleur ne s'efface réellement. Et dans sept ans, six ans, vous serez toujours là. L'un réconfortant l'autre, l'une sanglotant tout bas.
29 janvier 2010

Ballerine

Un pas. Puis deux. Le rythme se poursuit. Un pas. Puis deux. S'ensuit la mélodie. Un pas. Puis deux. Toujours, encore. Un pas. Puis deux. Un pas. Puis deux. Une colonne de lumière, venue d'on ne sais-où, fait danser la poussière. On le croirait. Les notes du piano font vibrer l'atmosphère. Un pas. Puis deux. Fausse note. Faux pas. Une cheville qui se foule. Une ballerine qui s'écroule. Les notes du piano se sont évaporées. Le rythme s'est rompu, la magie est brisée. Un son. Puis deux. Le rythme se poursuit. Sirènes d'ambulances...
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Petite plume pleine d'encre
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